
D’après le site AIP, 1,6 million d'enfants et d'adolescents sont hors du système scolaire. Parmi eux, 377 000 sont issus d'environ 3 000 structures islamiques d'éducation non reconnues par l'Etat. Afin de répondre à cette problématique, le gouvernement a adopté, en 2019, une stratégie dénommée « Stratégie Nationale d’Intégration des Enfants des Structures Islamiques d’Education » (SNIESIE).
Selon le site internet lemonde, l’objectif est « de fournir un socle commun de savoir et de compétences à tous les jeunes de 6 à 16 ans d’ici à 2025 ». Cette stratégie d’intégration est née d’un partenariat entre le gouvernement de la Côte-d’Ivoire, l’Unicef, l’Union européenne, des experts de l’éducation nationale et les acteurs du système islamique.
Cette stratégie devrait permettre aux élèves des structures islamiques « hors système » de bénéficier d’une formation reconnue par le gouvernement ivoirien, leur donnant ainsi les mêmes chances que les autres apprenants du territoire, afin qu’ils deviennent, eux-aussi, des citoyens pouvant répondre aux réalités socioéconomiques du pays et participer au progrès de la nation. Il faut savoir qu’énormément de structures islamiques se focalisent essentiellement sur l’enseignement de la religion et de la langue arabe. Certains élèves, ne sachant ni lire, ni écrire en français, ont accès à des études supérieures dans des pays arabes mais lorsqu’ils reviennent en Côte-d’Ivoire, ils se retrouvent dans l’incapacité de travailler dans leur domaine de formation car, non seulement, ils sont handicapés par la langue mais leurs diplômes sont « de facto hors des circuits classiques d'absorption dans un Etat francophone ». (Site internet lemonde)
Par le biais de la SNIESIE, un programme a pu être créé pour les structures islamiques éligibles. Il prend en compte le programme national mais également l’enseignement de l’arabe et de la religion à l’instar des écoles privées chrétiennes. Au sujet des structures qui ne peuvent pas être intégrées au système formel, l’inspecteur général du Ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation, Ibrahima Kourouma, expliquait que « la négociation qu’on va faire pour booster l’accompagnement à leur niveau, c’est de faire un protocole d’accord avec le maitre coranique et une école confessionnelle formelle islamique dans les environs de sorte que les enfants puissent aller dans les écoles confessionnelles islamiques pendant les jours ouvrables et les jours non ouvrables, retourner à l’apprentissage du coran parce que l’école coranique a une importance sociale dans le communauté musulmane. Nous les récupérons pour qu’ils aient le socle commun de connaissance, de compétence, de culture comme tous leurs camarades des écoles publiques et privées ». (Site internet lecoleinfos)
Pour mieux comprendre les faits, il faut savoir qu’il existe quatre types d’écoles islamiques en Côte-d’Ivoire. Il y a les écoles coraniques où les élèves apprennent par cœur les versets. Leurs journées sont partagées entre l’apprentissage du Coran, certains travaux manuels ou la demande d’aumône par exemple. Les activités sont différentes selon le sexe de l’apprenant. Ensuite, il y a les Madrassa. M. Ibrahima Kourouma explique que « Les premiers élèves dans les années 1994 qui sont allés dans le Maghreb ou en Arabie Saoudite et sont revenus avec une forme d’enseignement dans les salles de classe qu’on a appelé Madrassa. Là, tout l’enseignement se fait en Arabe. Toutes les matières sont en Arabe ». Il existe aussi les école dites franco-arabes qui sont nées de la volonté d’introduire le français dans certaines écoles Madrassa car il s’agit de la langue officielle du pays. Le français y est enseigné comme matière, l’arabe reste la langue d’enseignement or en Côte-d’Ivoire, la langue officielle d’enseignement est le français. Enfin, il y a les écoles confessionnelles islamiques à l’image des écoles confessionnelles chrétiennes. Une éducation religieuse y est transmise en plus du programme scolaire officiel ivoirien.
Le site lemonde informe qu’en février 2022, « la Ministre de l’éducation nationale, Mariatou Koné, a indiqué que 517 structures islamiques d’éducation, accueillant 107 000 écoliers, étaient éligibles à l’intégration au sein du système formel ». D’ailleurs, ce mois-ci, l’AIP nous apprend que « quatre structures islamiques d’enseignement du Folon, déclarées éligibles, sont à la porte de l’intégration au système formel et pourront dès lors fournir une instruction complète à leurs pensionnaires ».
S. Grié-Hazoumé
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