« Tant qu’elle aime… » de Josette DESCLERCS ABONDIO ou une description des leurres et heurts de l’amour pour éduquer la Femme africaine à l’émancipation
L’AMOUR tel qu’il nous est donné d’être vu et perçu par l’imaginaire populaire est un fleuve tranquille fait de bonheur et rêves féériques. Et la plupart des œuvres littéraires qui s’inspirent de ce sentiment noble sont taxées d’être à l’eau de rose. Tel n’est pas le cas de « Tant qu’elle aime » de Josette Desclercs Abondio paru aux éditions Les Classiques ivoiriens en décembre 2015 avec 174 pages. L’écrivaine révèle une autre facette de l’amour, souvent oubliée ou passée sous silence, qui est celle du « chemin de croix, un bûcher sur lequel brûle la femme ». A travers une série de 5 nouvelles, Josette Abondio par la médiation de ses personnages décrit toutes les « folies et déraisons » dont est capable une femme qui aime son homme. Par exemple dans la 3ème nouvelle « Un autre ciel », Malima, à Kossou, mais tombe amoureuse de Léon pour un sourire duquel promise « elle aurait dansé sur un volcan en éruption » (p. 164). Abondio nous montre et démontre les leurres et les heurts de ce « voyage de l’impossible…dans lequel l’amour se confond avec duperie et veulerie.» (p. 72). Ecrit dans un style simple mais poétique avec plusieurs formules de sagesse et dicton, ce libre se lit avec délectation. A la lecture de ce recueil de nouvelles, on découvre que le projet littéraire de l’écrivaine, ancienne présidente de l’Association des Ecrivains de Côte d’Ivoire, est l’avènement d’une femme véritablement émancipée donc autonome. Cristale, l’une des personnages refuse de se soumettre au conformisme de son temps. Pour Etty Macaire, critique littéraire, « en nous sortant de la brume de la rêverie pour nous présenter les différentes nuances de l’amour, même sous leur forme cruelle, l’artiste, ici, oblige, à sa façon, les femmes à la maturité.»
Roche Sossiehi
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