Sensibilisation des enfants aux agressions sexuelles : l’utilisation des comptines

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La Côte-d’Ivoire fait face à de plus en plus de cas d’agressions sexuelles/viols sur mineur(e)s, d’actes pédophiles, et ce même sur nourrissons…

Il peut paraitre difficile d’aborder le sujet avec les enfants, surtout ceux en bas âge, mais il s’agit désormais d’un devoir pour les parents de le faire car ces horreurs « n’arrivent pas qu’aux autres ». Des fais divers tragiques déferlent régulièrement sur les réseaux sociaux ; les enfants doivent, non seulement, être protégés mais il faut également leur apprendre à dire non, à savoir ce qui est acceptable ou non et surtout à ne pas avoir honte de dénoncer. Il ne faut pas oublier que, bien souvent, l’agresseur dira à l’enfant qu’il s’agit d’un « secret » entre eux ; l’enfant tombera alors dans une sorte d’accord qu’il se croit dans l’obligation de respecter surtout que le sentiment de honte et la peur de ne pas être cru peuvent surgir et justifier cette loi du silence. Au regard de l’ampleur du fléau, l’école doit également apporter sa contribution afin d’aider à sensibiliser les enfants.

Il n’est pas aisé de parler de violences sexuelles à un enfant. Pour le faire, il faut bien évidemment tenir compte de son âge car, en fonction de cela, le langage adopté sera différent ; l’adulte doit s’adapter à son interlocuteur. Le site tinokland explique que « la psychologue clinicienne pour enfants et adolescents, Angélique Kosinski-Cimelière, nous explique qu’il faut savoir adapter son vocabulaire » ; la meilleure façon de faire est de choisir « des mots simples et éviter les choses imagées » car l’explication doit être claire aux yeux de l’enfant.

Dans certains pays africains anglophones, un formidable outil d’éducation est utilisé comme moyen de sensibilisation aux agressions sexuelles : les comptines.

Les comptines ont de nombreux avantages dans l’apprentissage des enfants. Elles stimulent l’attention, la mémoire et la concentration. Aussi, le site kangouroukids nous apprend que « les chansons enfantines sont importantes dans l’acquisition du langage et le développement de la parole ». De plus, certaines « abordent les bases des mathématiques. Elles sont remplies de schémas, de séquences, de nombres et de comptages ». Effectivement, rappelons-nous par exemple cette chanson pour enfant que certains d’entre nous avons appris à l’école : « Ma main, elle a cinq doigts, en voici deux, en voici trois… ». Cette comptine, en plus des rimes, permet à l’enfant de compter, d’apprendre et de mémoriser les noms des différents doigts de la main. Également, elle « évoque le mouvement et la coordination » car à cette chanson sont associés des gestes qui obligent l’enfant à coordonner le tout pendant qu’il chante.

Il s’agit là d’un outil à la fois ludique et efficace pour sensibiliser, simplement, les enfants au fléau des agressions sexuelles. Elles s’accompagnent de gestes afin de désigner ce qui est appelé « private part » autrement dit « partie privée » ou « partie intime » pour que tout soit parfaitement clair et limpide pour les enfants.

Voici un exemple de paroles de comptine enseignées aux enfants :

« If you touch my private part I’ll tell(x2)

I will tell you too my mummy

I will tell you to my daddy

If you touch my private part I’ll tell »

Traduction :

« Si tu touches ma partie intime, je le dirai (x2)

Je te dirai aussi ma maman

Je vais te dire à mon papa

Si vous touchez ma partie intime, je le dirai »

Ingénieux, non ?

S. Grié-Hazoumé