C’est l’un des plus vieux adages de l’Antiquité gréco-romaine, que l’on retrouve sous plusieurs formes imagées mais sans en connaître véritablement l’origine. Homère, le poète aveugle de la Grèce archaïque, l’a utilisé dans L’Odyssée, long poème chantant les exploits d’Ulysse (Odysseus). Après la victoire des Achéens sur les Troyens, le héros grec se met en route vers son île d’Ithaque. Il lui faudra dix ans pour arriver à destination. Ulysse, déguisé en mendiant, se fait conduire chez lui par un porcher. « Voici qu’un misérable conduit un autre misérable, et c’est ainsi qu’un dieu réunit les semblables ! Ignoble porcher, où mènes-tu ce mendiant vorace, vile calamité des repas, qui usera ses épaules en s’appuyant à toutes les portes, demandant des restes et non des épées et des bassins ? », s’écrie un chevrier en rencontrant les deux hommes en haillons.
Une formule reprise par plusieurs philosophes
À l’époque classique (Ve et Ive siècles av. J.-C.), Platon puis Aristote utilisent également l’adage « Qui se ressemble s’assemble », précisant ironiquement « geai contre geai » (le geai est un célèbre prédateur de nids, connu aussi pour ses cris stridents). Au Ier siècle av. J.-C., Cicéron emploie lui aussi cette formule dans un sens pessimiste : « J’ai souvent entendu les plaintes de mes contemporains – suivant un vieux proverbe, on s’assemble volontiers quand on se ressemble –, des personnages consulaires tels que Caïus Salinator, Spurius Albinus, se lamenter parce qu’il leur fallait renoncer aux plaisirs sans lesquels ils ne concevaient pas la vie, et aussi parce que les gens qui, précédemment, s’empressaient auprès d’eux les délaissaient. » Et le peuple de Rome, à la même époque, utilise une autre variante animalière : « L’âne frotte l’âne. »
SOSSIEHI Roche
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