Cette semaine fut marquée par la reprise des cours. Nombreux sont ceux qui se posaient la question de la situation des élèves délogeurs du camp de Bimbresso. Reprendraient-ils le chemin de l’école ? Ce fut le cas, les perturbateurs retournèrent sur les bancs.
Le scandale des élèves délogeurs dévoila, une fois de plus, l’hémorragie dont est victime le système éducatif ivoirien. Recourir au service civique du camp de Bimbresso a le mérite d’être une solution inédite et madame la Ministre de l’éducation peut se targuer de rechercher des remèdes aux maux que subit l’éducation en Côte-d’Ivoire. Focus Educ a décidé de regarder ce qui se passe à l’étranger au sujet de la prise en charge des élèves en voie de déscolarisation, en situation de décrochage scolaire, de délinquance voire de désocialisation.
Au cours de ces recherches, Focus Educ découvre l’existence des dispositifs relais.
Les dispositifs relais, qu'est-ce que c'est ?
En France, les dispositifs relais (classes relais et ateliers relais) « accueillent temporairement des élèves, en voie de déscolarisation et de désocialisation, qui ont bénéficié au préalable de toutes les possibilités de prise en charge prévues au sein des collèges » explique le site eduscol. La plupart du temps, l’élève reste inscrit dans son établissement d’origine.
Concernant les classes relais, la durée d’accueil varie entre quelques semaines et six mois (les six mois concernent les poly-exclus). Les ateliers relais durent moins longtemps (quatre à six semaines renouvelables trois fois).
Les dispositifs relais limitent le nombre d’élèves par session (6 à 12 maximum) ce qui permet aux encadrants de pouvoir être attentifs à chacun. Sur wikipedia, il est précisé qu’un parcours individualisé est établi. Celui-ci comprend « la découverte du monde du travail, une pédagogie différentielle est établie au sein de la classe, un emploi du temps évolutif est créé au cas par cas », etc. Un système de tutorat est également mis en place ; Le site eduscol explique que « le tuteur désigné dans l’établissement support du dispositif accompagne l’élève tout au long de sa scolarité dans le dispositif relais et s’assure des conditions d’une intégration réussie lors de son retour dans un cursus de formation ordinaire ». D’ailleurs, l’encadrement des élèves est assuré par différents types de professionnels : « des enseignants, des éducateurs, des psychologues, des travailleurs sociaux, des coordinateurs, des assistants d’éducation et parfois le juge des enfants ».
Une convention est conclue entre l’établissement d’origine de l’élève et l’établissement du dispositif relais.
Les dispositifs relais sont censés être cadrés et suivi de près. Effectivement, le site Eduscol précise : « Le parcours des élèves dans les classes ou ateliers relais (entrée, préparation de la sortie et accompagnement de la réinsertion) est suivi par la commission départementale ».
Pensez-vous que ce type de dispositif peut être mis en place en Côte-d’Ivoire en s’adaptant à nos réalités ? Les dispositifs relais peuvent-ils s’avérer efficaces pour « redresser » les élèves difficiles et les aider à retrouver le goût de l’apprentissage et le respect de l’autorité ?
C’est à vous !
S. Grié-Hazoumé
Pour en savoir davantage :
- « Le projet du dispositif relais est pleinement intégré au projet de l’établissement auquel il est rattaché. L’ensemble des personnels de l’établissement est donc susceptible d’y intervenir »
- « Le parcours de l’élève intègre les pratiques sportives, artistiques et culturelles »
- « L’ensemble de cette démarche s’appuie sur une inclusion progressive dans les classes du cursus commun pour assurer un retour réussi à l’issue du dispositif relais »
- « L’engagement des parents des élèves est assuré en les impliquant dès le départ (accord écrit pour l’accueil en dispositif relais, information et engagement dans le projet éducatif) et par la mise en place d’un dialogue régulier et approfondi avec le coordonnateur du dispositif et le tuteur de l’élève »
- « Les dispositifs relais répondent au double défi d'assurer une véritable égalité d'accès aux apprentissages et de redonner les mêmes chances de réussite à tous les élèves en renforçant la cohésion sociale et le lien civique »
Sources :
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