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« Le Divorce de Dieu » de Miessan Ankon Justin : une mise en procès des ministres de Dieu

Photo du rédacteur: lci focuseduclci focuseduc

Les ministres de Dieu, pasteurs et prêtres, sont de plus en plus mis en accusation par leurs fidèles quant à leur vie privée. Accusés à tort ou à raison d’être de véritables prédateurs sexuels, il n’en demeure pas moins que leurs frasques font l’objet d’interminables débats. C’est ce sujet si délicat et passionnant que Miessan Ankon Justin à décider de traiter à travers un son roman « Le Divorce de Dieu » paru aux éditions Les Classiques Ivoiriens en 2014 avec 102 pages. L’originalité de l’intrigue de même que la simplicité du style et la poéticité qui se dégage de sa plume font de ce roman un bijou littéraire. De quoi s’agit-il ? L’abbé Jérémie Moly vient d’être affecté dans la ville de Céganda pour faire office de deuxième vicaire de la paroisse Sainte-Claire-de-la-Rédemption. « Jeune homme d’une trentaine d’années, fraîchement sorti du grand séminaire de Vlaciè» (p.5) Alors qu’il s’est juré d’être un prêtre exemplaire, il succombera aux attaques des femmes de Céganda, ville qualifié de « supermarché du sexe ». Marie-Madeleine N’Dolia, pourtant femme mariée, Philidie Oby, jeune fille useront de tous les stratagèmes pour avoir l’homme de Dieu dans leur lit. Cette dernière usera même d’un philtre d’amour fait à base de salive d’un cadavre afin de faire plier le jeune prêtre qui résistait à ses charmes. L’auteur pose aussi l’épineuse problématique de la relation de la femme avec la religion. L’époux de madame N’Dolia se plaint ainsi « Elle vient louer Dieu pendant que son foyer est en feu.» p. 36 et de renchérir « une femme mariée qui quitte le domicile à cinq heures trente chaque jour pour la messe du matin et qui ne rentre qu’aux environs de dix heures pour ressortir à onze heures et revenir à quinze heures ne peut me convaincre qu’elle vient à l’église.» p. 35. L’abbé Jérémie Moly malgré ses efforts fini par se transformer en un véritable Don Juan tirant sur tout ce qui porte une jupe dans sa paroisse. Miessan Justin Ankon en posant la problématique de l’intégrité de certains ministres de Dieu sensibilise le lecteur sur la question du célibat des prêtres dans l’église catholique à travers une écriture suave et limpide qui ne manque pas de charmer et d’emporter le lecteur. Une intrigue et une écriture aboutie qui mérite sa lecture !

Les Classiques Ivoiriens, 2014, 102 pages

SOSSIEHI Roche

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