Tout le monde a entendu et/ou utiliser cette célèbre expression de la langue française mais il ne serait pas évident d’en dire l’origine exacte. La voici résumée pour vous.
En effet l’empereur Vespasien a utilisé de nombreux stratagèmes pour pressurer les contribuables tout au long de son règne (69-79). Car après la guerre civile qui avait suivi la tyrannie de Néron, il fallut d’abord restaurer les finances et les monuments de l’État, puis financer les monuments célébrant le restaurateur… La collecte obligatoire des urines devint une nouvelle source de revenus ; celles-ci étaient vendues aux tanneurs et aux foulons qui utilisaient la vapeur d’ammoniac comme dégraissant. Au XIXe siècle, le mot « vespasiennes » a été forgé à partir d’un contresens historique : l’empereur n’a pas inventé les toilettes publiques ! C’est l’historien Suétone qui rapporte l’anecdote de l’impôt sur l’urine. Titus, le fils de l’empereur, fut choqué par ce tribut en nature. Vespasien, lui mettant de l’argent sous le nez, demanda s’il était importuné par l’odeur. Titus admit ne rien sentir. « C’est pourtant le produit de l’urine », précisa son père. À l’époque de Suétone (dans les années 120), le satiriste Juvénal trouvait même une odeur agréable à l’argent : « Les parfums et le cuir, c’est tout un, car l’argent dégage une bonne odeur, d’où qu’il vienne.» Pourtant, chacun connaît bien la désagréable odeur « métallique » des pièces de monnaie…
Pour mieux comprendre retenons simplement qu’environ 70 ans après le début de notre ère, le nouveau souverain devait trouver un moyen rapide de renflouer les caisses de l’empire, complètement vidées par son prédécesseur, Néron. Vespasien eut l’idée de mettre en place un certain nombre de taxes. C’est le chrysargyre qui marqua durablement les esprits. Touchant l’industrie et le commerce, cet impôt se trouva aussi appliqué à la collecte d’urine. Cette substance était en effet quotidiennement utilisée par les teinturiers pour préparer les tissus avant la coloration ainsi que pour dégraisser les laines. Une mesure qui lui valut un grand nombre de moqueries. Vespasien aurait, selon certains, déclaré «pecunia non olet », c’est-à-dire « l’argent n’a pas d’odeur ».
L’argent a-t-il une odeur ?
Deux chimistes américains ont voulu en avoir le cœur net. En 2006, ils ont analysé des pièces neuves et d’autres usagées, et en ont conclu que seule la monnaie ayant circulé a une odeur. En effet, les lipides de la peau réagissent avec les métaux, dégageant des composés organiques odorants (aldéhydes et cétones). L’argent n’a pas d’odeur : CQFD.
SOURCE : ROIG Jean-Paul, Citations historiques expliquées de l’antiquité à nos jours, Editions Eyrolles, 2008
SOSSIEHI Roche
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